Essai – FXpansion BFD2

Que ce soit pour jouer le rôle du batteur absent ou enregistrer chez soi avec une batterie électronique dans un silence tout relatif, BFD reste l’un des meilleurs logiciels d’échantillonnage dans le domaine des percussions.


L’installation des cinq DVD est (très) longue mais ne pose pas de problème particulier, il faut simplement être patient et avoir une bonne cinquantaine de gigas disponibles sur un disque de préférence dédié aux samples (j’y reviendrai un peu plus tard).

Le manuel d’utilisation est clair mais aurait mérité un peu plus de précision sur certains points. Néanmoins les forums de FXpansion regorgent d’infos et astuces… La configuration du logiciel reste pointue malgré tout car on se retrouve vite confronté à des problèmes de mémoire surtout si l’on travaille sous Windows 32.

La courbe d’apprentissage reste importante pour celui qui veut maîtriser ce soft très élaboré. Fini les bugs et crashs intempestifs de la version 1.5, BFD2 est très stable (quand on a une machine bien taillée !) mais sa puissance et sa souplesse l’ont rendu un peu plus complexe à appréhender. Ceux qui ont connu les versions précédentes y trouveront leur compte, les autres auront un peu plus de difficultés à s’y sentir à l’aise. Je l’utilise avec une batterie électronique Technica DD-502 combinée à un « octapad » SPD11 Roland qui gère notamment la pédale de charley, la qualité sonore et les sensations de jeu sont excellentes.

La configuration disque et leur type ont une importance capitale pour faire fontionner ce genre de soft. Je préconise personnellement l’utilisation d’au moins trois disques durs de taille moyenne : le premier pour le système et les applications, le deuxième pour la lecture des échantillons et le dernier réservé à l’enregistrement des données audio et midi. Le nec plus ultra étant d’avoir un quatrième disque dédié aux applications et… un cinquième monté en Raid 0 identique à celui qui héberge les échantillons pour booster leur lecture en temps réel. Les disques doivent avoir une vitesse d’au moins 7500 tours/minute sinon plus mais surtout pas en dessous. A proscrire : les disques de grande capacité avec peu de cache. Techniquement, c’est la combinaison entre le nombre de bras disque, la densité d’information à lire et le taux de fragmentation qui fait la différence.

Par ailleurs, et c’est valable dans tous les cas au delà de BFD, il est préférable de déclarer le fichier de swap « pagefile.sys » ailleurs que sur les disques système, applis, d’enregistrement ou de samples, en réservant le plus rapide de tous les disques à cet usage.
Cependant, il est toujours possible de travailler en 16 bits en diminuant le nombre de samples par percussion afin de pouvoir charger le tout en mémoire mais cela consomme encore tout de même de 0,5 jusqu’à parfois plus de 1,5 Go de RAM. A ce niveau là, les 3 Go de mémoire ne sont pas un luxe !
Une autre solution très efficace mais coûteuse consiste à héberger les softs de sample sur une deuxième machine que l’on pilote en midi depuis la machine principale dédiée à l’enregistrement…


Concernant la stabilité, ce n’est toujours pas le point fort de ce soft qui pousse le système dans ces derniers retranchements mais ne provoque heureusement plus de plantages dès lors qu’on a les 3 Go de mémoire ! Les mises à jour sont régulières et je n’ai jamais eu l’impression d’être abandonné par FXpansion : le support répond en moins d’une semaine aux problèmes qu’on lui soumet qui plus est de manière très efficace. Les réglages du moteur audio nécessitent du temps et de la patience, il est judicieux de maîtriser deux configurations : l’une, j’allais dire « peu gourmande » mais en réalité la moins gourmande possible, permettant de travailler en temps réel pour le jeu, l’enregistrement et le mixage, l’autre consistant à pousser tous les paramètres à fond pour produire une version « haute définition » en mode « offline ». Le résultat en vaut vraiment la peine…

Contrairement aux idées reçues, la carte graphique a beaucoup d’importance même s’il ne s’agit pas ici de jeu video ! Il faut savoir que plus la carte graphique est faible, plus c’est le processeur qui va travailler à sa place et moins celui-ci aura de ressources à consacrer au reste, en l’occurence le traitement audio. J’ai ainsi remarqué que BFD2 n’aimait pas trop qu’on le bouscule en cliquant trop rapidement un peu partout sur son interface avec un PC équipé d’une carte graphique d’entrée de gamme. Mais après avoir installé une ATI HD4670, l’application est devenue tout à fait stable… Cette investissement supplémentaire n’est pas vraiment mis en évidence dans la documentation.

Après passage en raid 0 des disques hébergeant les samples et l’application, les temps de chargement sont devenus transparents et ne provoquent plus de ralentissements. Par ailleurs j’ai remplacé l’Intel Core 2 Duo par un Core 2 Quad 9650 qui permet désormais à BFD2 de s’octroyer intégralement deux processesseurs sans gêner l’application hôte dans son fonctionnement.

J’apprécie beaucoup BFD mais l’utilise essentiellement au moment du mixage final et plus rarement durant l’enregistrement d’un morceau. Je lui préfère Addictive Drum pour sa mise en oeuvre rapide sans fioriture lorsque que j’ai envie de jouer cinq minutes ou lorsque les idées viennent et que je ne veux pas être perturbé par la technique. C’est donc sur un travail de finalisation que BFD s’avère très puissant – il me suffit alors de changer d’instrument Midi et de Drum Map – d’autant que la version 2 ne souffre plus des incohérences et nombreux problèmes de la version 1.5 qui, je l’avoue m’a fait perdre patience plus d’une fois. La version 2 pourra même être utilisée sur scène en « stand-alone » à condition de bien préparer le ou les sets que l’on va utiliser et certainement pas avec un ordinateur portable mono-disque à 5400 tours !

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Avantages Inconvénients
– qualité sonore
– console intégrée
– séquenceur et groove library
– nécessite une machine de pointe 

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