Indissociable de Johnny Winter, la Firebird a pour moi toujours été un peu à part dans l’univers Gibson étant donné les sonorités qu’elle délivre, beaucoup moins grasses que les autres modèles. La gamme « Studio », même si elle diffère légèrement de la version « Standard » notamment par son corps « Reverse », vaut vraiment la peine qu’on s’y intéresse et je me suis dit qu’il était temps de publier mes impressions sur cette guitare sortie en 1963 dont la production n’a jamais cessé depuis.
Le modèle Studio ici présenté est beaucoup moins luxueux que la version Standard et présente quelques différences dont je parlerai un peu plus loin.
Ce sont les mini humbuckers qui différencient à l’origine la Firebird des Les Paul et SG. Inventés au départ par Epiphone, ces micros délivrent un son situé entre les simples et les doubles, offrant selon moi une plus grande versatilité à cette guitare. Les modèles montés sur cette Tribute sont des Dual Blade Alnico Mini Humbuckers avec un son d’une précision redoutable.
Chevalet « Tun-o-matic » et « cordier « Stop Bar » traditionnel comme sur les autres modèles de la marque, simple et efficace.
Tout comme sur la SG ou la Melody Maker, la sortie est positionnée derrière les potards (un volume et une tonalité par micro) sur la face avant et non la tranche.
Pas de blindage en revanche, c’est un peu dommage d’avoir économisé là-dessus monsieur Gibson !
Le légendaire logo « Firebird » est bien présent sur le pickguard blanc cassé assorti aux contours de micros dont le sélecteur est positionné sur la corne inférieure du corps de la guitare. Accessible sans problème, il propose les trois positions habituelles : en haut micro manche seul, au milieu micros manche et chevalet, tout en bas micro chevalet seul.
Et voici un exemplaire doté de la fameuse touche « baked mapple » qui fait tant parler depuis que Gibson a abandonné la touche en palissandre sur les modèles courants ! Traduit en français par « érable torréfié », la touche a effectivement une belle couleur café mais rien d’anormal à signaler. Le veinage du bois est très serré et semble d’ailleurs moins fragile qu’un palissandre. Acoustiquement parlant, il paraîtrait que cela se rapproche de l’ébène mais rien n’est moins sûr…
Je constate simplement que le manche est très confortable, le plus confortable que j’ai jamais connu sur une Gibson.
Enfin des mécaniques dignes de ce nom ! Il était temps ! La tradition c’est bien mais quand il s’agit des mécaniques Gibson DeLuxe, je préfère oublier. Celles-ci sont des Mini-Groover Kidney d’un ratio de 14:1 bien plus efficaces que leurs illustres ancêtres montés sur la plupart des Gibson, y compris les plus chères d’entre elles ! On remarque la volute de renfort entre la tête et le manche qui vient donc renforcer cet endroit du manche très fragile.
Contrairement à la Firebird Standard, le manche n’est pas traversant mais collé sur le corps exactement de la même façon qu’une SG. Je n’ai pas comparé avec un modèle standard mais le sustain reste excellent. L’accès aux aigus est très confortable, l’ergonomie plus que satisfaisante, la guitare ne plonge pas de la tête quand on la lâche, bref c’est une forme particulière, qu’on aimera ou pas, mais très équilibrée.
La finition est très simple, sans fioriture et impeccable, le vernis satiné est très agréable au toucher et ne colle pas comme sur ma SG. Cependant, on ne répétera jamais assez que ce type de vernis réagit au contact du caoutchouc ou de certaines matières souples en mousse, attention donc !
Le corps est en acajou et le manche en érable.
C’est vraiment la première fois qu’une Gibson me procure autant de plaisir à jouer, le confort est exemplaire, les sonorités excellentes, le manche est une vraie autoroute. La guitare n’a pas nécessité de réglage particulier : une excellente surprise, indéniablement l’une des meilleures guitares que j’ai jamais essayée !