Technique – Assemblage d’une Stratocaster « Custom » – Choix des composants

Plus encore que la Telecaster, dont l’électronique est en partie fixée sur le corps, la Stratocaster se prête à merveille à toutes sortes d’expérimentations simples qui permettent de se l’approprier complètement. Il est d’ailleurs parfaitement possible d’en assembler une sur mesure en choisissant soigneusement chacun des éléments qui la composent. Voici donc le premier article d’une série de sept (ouf !) qui a pour but de mener, en toute logique, à la réalisation d’une Strat parfaitement jouable…

Première partie : le choix des composants

Stratocaster en picèes détachées

Avant d’en arriver là, je m’étais bien entendu forgé une idée bien précise de ce que devrait être, selon moi, la Stratocaster de scène « idéale », à commencer par une sensibilité moindre aux parasites et une corde sol qui ne se désaccorde pas sans arrêt. Le reste est un mélange de ce que j’ai pu apprécier sur d’autres guitares : un corps en frêne des marais, des mécaniques à blocage, un sillet graphite, des micros classiques mais avec un bon niveau de sortie ainsi qu’un circuit électronique sur mesure.

Outillage nécessaire

Quelques outils incontournables sont indispensables…

… ainsi qu’une mini-perceuse et tout le nécessaire à soudure pour la partie électronique.

Choix des pièces détachées

La première étape consiste donc à faire un choix cohérent des différents éléments pour parvenir à l’objectif visé. Attention donc à s’assurer dès le début que le type de corps correspond bien aux micros ou au vibrato choisi, impossible par exemple de monter des « humbucker » sur un corps usiné pour accueillir des « simples bobinages » sans devoir faire de nouvelles défonces sauf si l’on s’oriente vers des « doubles » au format « simple ». Idem pour le vibrato si l’on fait le choix d’un « Floyd Rose » à blocage de cordes qui nécessite une cavité de vibrato bien particulière.

Comme c’est beau, du vrai bois d’arbre à racines !

Dos d'un corps brut de Stratocaster en frêne des marais

Le corps non traité de provenance AllParts sous licence Fender est en frêne des marais, beaucoup moins lourd que le frêne habituel. Après avoir découvert les qualités de ce type de bois que j’apprécie beaucoup pour son veinage typique et l’attaque de note caractéristique qu’il délivre sur ma Telecaster Standard, j’étais curieux de savoir ce que cela donnerait sur une Stratocaster. En principe, ce type de frêne est conseillé, en guitare comme en basse, pour avoir un son plus claquant type funk ou country. C’est aussi un bois adapté pour la construction d’une réplique 50’s alors qu’on préférera l’aulne pour une réplique 60’s.

Manche de Stratocaster en érable

Le manche en érable (du moins c’est ce que je crois !) a été récupéré sur une copie asiatique de Stratocaster où il remplaçait déjà un manche d’origine pas très confortable. J’en apprécie le profil et la sonorité, là encore très claquante, même s’il est d’origine chinoise.

Vibrato Callaham pour Stratocaster

Le vibrato est de type « vintage » à six vis usiné à l’ancienne par Callaham. Il a déjà bien vécu, puisqu’installé auparavant sur une Strat Standard, mais reste d’une précision redoutable et d’une sonorité excellente. Le vibrato doit faire l’objet d’une attention particulière car il participe significativement au respect de la signature sonore typique de la Stratocaster ainsi qu’à la stabilité de l’accord. L’un des postes budgétaires sur lequel il vaut mieux éviter les économies de bouts de chandelle sous peine de dégrader tout le son de la guitare.

Mécaniques à blocage de corde Schaller

Les mécaniques de tête participent évidemment elles-aussi à la fiabilité de l’accord. J’ai récupéré des Schaller à blocage de corde sur une autre de mes Strat ; elles sont stables, précises et très pratiques en concert lorsqu’il faut changer une corde en moins de trois minutes. J’ai acheté celles-ci à Pigalle il y a vingt ans, elles demeurent toujours aussi fiables, même après des années d’utilisation.

Micros de Stratocaster

Les micros sont bien entendu importants eux-aussi, mais ce n’est pas forcément la peine de se ruiner pour avoir quelque chose qui sonne très bien quand tout le reste de la lutherie est de de bonne qualité. Les deux micros du bas sont des SSL1 identiques et celui du haut est un SSL5 dont le niveau de sortie plus élevé le destine à la position « chevalet » pour les soli. C’est une configuration très courante qui permet de garder une sonorité de Stratocaster « authentique » tout en ayant assez de puissance pour faire « bouger » un étage de pré-amplification ou des pédales d’overdrive/distorsion. On voit bien sur la photo que l’alliage utilisé pour le fil des bobines n’est pas le même d’un modèle à l’autre…

Potentiomètres CTS et push-pull Alpha

La feuille de cuivre autoadhésive dont la colle contient des particules conductrices va permettre de blinder le pickguard. Les potentiomètres simples ou push-pull, sélecteurs, transistor(s) de tonalité peuvent être choisis et assemblés de multiples façons différentes afin d’obtenir exactement le son et les combinaisons de micros recherchés.

Stratocaster jumelles

L’une est de série, l’autre est unique mais… elle n’est pas bleue, ah ah !

Etape suivante : percement des points d’ancrage du vibrato sur le corps…

Pour ceux qui souhaitent brûler les étapes voici les liens sur l’ensemble des articles :

Etape 3 : préparation du corps

Etape 4 : installation du vibrato

Etape 5 : fixation du manche

Etape 6 : assemblage du pickguard

Etape 7 : assemblage final

Et enfin pour entendre sonner le bout de bois c’est ici : séance de studio

-wan-

4 thoughts on “Technique – Assemblage d’une Stratocaster « Custom » – Choix des composants

  1. Super boulot maloute,
    rien à redire.. Travail très propre et soigné, les photos et explications sont très claires.
    On a affaire à un passionné !

    A peluche !

    1. Salut Cherry,

      merci pour les compliments ! Le prochain objectif ne sera plus un simple assemblage mais ça n’est pas pour tout de suite…

      -wan-

    1. Salut Jean-Philippe,

      ah ah ! Excellente question en effet ! Le décalco est d’origine (alors que les photos sur Ebay montraient un manche « no-name ») mais il est de piètre qualité puisque c’est un auto-collant très mal imité, ce qui ne se voit pas forcément sur les photos ou de loin.

      J’avoue que j’hésite à le virer car cette guitare reste avant tout une Stratocaster mais je ne suis pas non plus un homme-sandwich. C’est d’ailleurs très simple aujourd’hui de se faire un logo personnalisé avec une imprimante jet d’encre et du papier décalco. On imprime, on pose, on vernis par dessus pour que le tout résiste au temps.

      Que penses-tu du logo « PEANUTS Stratocaster », ce serait pas mal non ?

      -wan-

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *