Essai – Reaper est sans reproches !

Cela fait maintenant plusieurs mois que j’ai commencé à travailler avec le logiciel Reaper (littéralement « la faucheuse » !) dont j’ai acquis la licence personnelle pour la somme symbolique de 29,90 euros. Attention : snobe qui peut…

C’est ce qui s’appelle couper l’herbe sous les pieds de la concurrence : un exécutable de 4,9 Mo téléchargé en quelques secondes et qui s’installe aussi vite est devenu l’exception confirmant la règle. Le paiement se fait en ligne et l’on reçoit le code d’installation aussitôt, un simple copier/coller plus tard et c’est terminé, pas besoin non plus d’aller acheter un dongle facturé en sus. Reaper fonctionne même sur un support externe tel qu’une clef USB ! Mais alors pourquoi lorsque je travaille avec un autre produit c’est déjà la galère rien qu’à l’installation ? Pour faire pro sans doute et convaincre la clientèle qu’elle a bien acheté une usine à gaz…

Côté performances, Reaper écrase tout ce que j’ai pu essayer jusqu’à maintenant dans ce domaine (Logic, Cubase/Nuendo, Sonar, Ableton…). D’ailleurs il est en plus possible (et conseillé) de suivre très précisément quel usage de la mémoire et du ou des coeurs de processeur est fait par le moindre plugin, c’est très instructif…

La fenêtre de relevé des performances permet de suivre la consommation des ressources CPU et RAM. Pour ceux qui douteraient encore que les autres logiciels ne sont absolument pas optimisés…

Mieux encore, certains de mes plus anciens plugins, comme le M-Tron acheté en 2003 qui ne fonctionnait pas très bien sur d’autres hôtes (il perdait ses paramètres entre deux sauvegardes ou ne supportait pas l’automation), se comportent désormais de manière complètement fiable sous Reaper.

S’il y a bien un problème, il est surtout chez les autres éditeurs car non content de rendre flagrantes la très mauvaise gestion des ressources machines ou l’instabilité des autres DAW du marché, Reaper est aussi révélateur d’un vrai gros problème généralisé d’optimisation et de conception sur l’ensemble des outils informatiques, tous domaines confondus, que l’on nous facture sans vergogne au prix fort.

Car en plus d’être performant, il se paye aussi le luxe d’être d’une souplesse exemplaire et novatrice au niveau du routage de signal (bienvenue dans la matrice !), de la gestion et du chaînage des plugins, des fonctions « batch », des modulations de paramètres ou encore de l’ergonomie générale.

La fameuse matrice de routing des signaux qui rend enfin lisible les affectations de voix…
… et le groupage, c’est tout simple mais il fallait y penser !

Vous souhaitez moduler le signal d’une piste ? Voici ce que Reaper propose pour une seule piste audio…

… et pour une piste midi. Bien entendu, dès l’ajout d’un plugin, la fenêtre se complète par les paramètres dudit plugin. Mais alors ça doit être super compliqué ?!… Eh bien, accrochez vous au pinceau, j’enlève l’échelle : on coche la case « learn » et on bouge le contrôleur midi avec lequel on souhaite moduler le signal. D’ailleurs puisqu’on en parle, j’arrive même à moduler les paramètres de certains plugins qui sont étrangement inopérants dans des logiciels à 2000 roros… Mystère, mystère…

Autre point sur lequel j’ai toujours eu des problèmes plus ou moins pénibles chez « les autres » : le « mappage » de notes midi pour configurer la batterie électronique avec les VSTi correspondants. Il se fait en éditant un simple fichier texte utilisé par le plugin KeyMap avec à droite la note entrante, à gauche la note sortante qu’on modifie à loisir. Simple, efficace, léger, rapide et utilisable plusieurs fois sur une même piste avec des paramètres différents pour, par exemple, comparer plusieurs VSTi aux assignations de notes différentes.

L’éditeur midi serait moins bien que chez les autres. A bien y réfléchir, peut-être que la couleur de fond aurait gagné à être plus « tendance » non ?…

Cerise sur le gâteau, la courbe de prise en main s’avère très rapide grâce notamment à une documentation particulièrement bien faite et un résumé des raccourcis clavier très clair. Bref, j’ai pu commencer à travailler tout de suite sans perdre trop de temps. Là encore, ça n’est pas le cas des autres DAW, loin s’en faut.

Alors c’est très simple, on crée une piste et ensuite on choisit ce qu’on y enregistre. Et puis finalement non, tiens, c’était de l’audio mais je vais y enregistrer du midi… Oh pis tout compte fait je vais y remettre de l’audio, tiens… Pareil pour l’enchaînement des plugins, on passe d’un type de signal à l’autre sans que le truc parte en vrille.
Encore plus fort, on prend la souris, on sélectionne une sortie de voix et on vient la glisser vers la voix suivante. Et peu importe que ça soit de l’audio dans du midi ou du midi dans de l’audio, que l’une des pistes ait été créée avant l’autre, etc… Jamais vu ça ailleurs, y compris et surtout chez les logiciels « preufessionnels-han »…

Et qu’on ne vienne pas me dire que son interface n’est pas « sexy » car c’est bien à cause d’une majorité croissante d’utilisateurs qui s’attachent toujours plus à la forme qu’au fond que l’on nous fourgue des applications de plus en plus gourmandes à la fiabilité douteuse. C’est d’un outil de travail dont j’ai besoin, pas d’un sapin de Noël au pied duquel les emballages cadeau cachent on ne sait quelle camelote !

Certes, c’est une fenêtre bien grise qui s’ouvre sur BFD2, seulement voilà : ça ne plante jamais !

C’est pas possible, y’a un problème, on peut pas rivaliser avec une application cent fois plus chère ?! On parie ? Je mets quiconque au défi de distinguer un enregistrement/mixage réalisé sous Reaper d’un autre effectué cette fois sur une plate-forme « pour grandes personnes ».

Mouais, bof, ça manque d’options quand même, on peut même pas mettre son avatar en haut de la fenêtre principale…

Cependant, les grincheux diront que c’est une honte tout de même car Reaper n’a même pas d’éditeur audio. Et ils ont raison car cette fois il va falloir investir dans du sérieux ! Comme par exemple télécharger Audacity et vous mettre au Nyquist…

Au change d’alors, il m’en a donc coûté 29,90 euros pour acquérir la licence à usage non commercial avec maintenance jusqu’en version 4.99… Comme dirait l’autre, y’a moins bien mais c’est plus cher ! J’ai d’ailleurs pu lire ici et là, avec une délectation certaine, que cette application était à déconseiller pour un usage professionnel : décidément au royaume des aveugles les borgnes ne sont pas bien vus !

Reaper est disponible en ligne à cette adresse. Et si vous êtes pingre ou que vous n’avez vraiment plus un rond après avoir « investi » dans Culogic ProNuaudio Tools de chez Steinple, vous pourrez même l’utiliser gratuitement puisque la version d’évaluation est entièrement opérationnelle. Mais à ce prix-là, faudrait vraiment avoir perdu toute dignité…

2 thoughts on “Essai – Reaper est sans reproches !

  1. Bonjour,
    Merci pour votre article intéressant et attractif sur Reaper. Pouvez-vous me dire si ce logiciel permet d’enregistrer en « live » l’audio d’un VSTi dans une piste audio sans passer par le midi ? Finalement, comme pour recréer les vraies conditions d’un enregistrement de musique classique.
    Merci pour votre réponse.
    Cordialement,
    Gileno

    1. Bonjour Gileno,

      mêmes plates excuses que pour les autres commentaires concernant cette réponse très tardive !

      Je n’ai jamais fait l’essai mais je suppose qu’en redirigeant dans Reaper la piste de ton VSTi sur une autre piste audio tu peux enregistrer le signal en direct.

      Car si ton entrée est midi, alors c’est du signal midi que Reaper va enregistrer sur ta piste principale, quand bien même c’est un signal audio qui sort de ton VSTi… On peut aussi câbler les sorties audio physiques de ta piste VSTi vers une autre entrée audio mais autant le faire directement dans Reaper… Mais peut-être qu’un autre de nos lecteurs a d’autres idées ou connaissances, notamment sur le paramétrage interne d’enregistrement d’une piste dans Reaper ?

      -wan-

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