Essai – Washburn J28SDL

Cela faisait déjà quelques années que je recherchais une bonne guitare de forme Jumbo en ayant bien sûr en tête la Gibson J200 dont le tarif, comme souvent chez ce fabricant, avait toujours été rédhibitoire pour le modeste guitariste que je suis (un peu moins de 3000 euros !). La principale caractéristique du modèle J200 standard est, outre la forme « Super Jumbo » assortie d’une déco un peu « chargée », l’utilisation d’épicéa pour la table d’harmonie et d’érable ondé pour le dos et les éclisses. Récemment, je suis tombé par hasard sur la Washburn J28SDL…

Aspect général

La beauté des bois, alliée à une finition remarquable qui ne laisse rien au hasard, donne de cette guitare une première impression très positive. On a du mal à croire qu’il s’agit-là d’une production industrielle réalisée à la chaîne car même un examen approfondi ne révèle ne serait-ce qu’une infime lacune dans la jonction des différents éléments ou dans l’uniformité du vernis. Les délicats repères de touche nacrés, la rosace en ormeau, les incrustations de tête finement ouvragées et l’ensemble du « binding » concluent l’ensemble par une luxueuse mais discrète touche finale. Tout simplement du très beau travail.

La belle aux bois chantants

Le mariage des deux variétés de bois donne à cette guitare un son beaucoup moins puissant que ne le laisse présager la taille de la caisse mais apporte en revanche une très bonne présence des aigus bien soutenue par des médiums et des graves équilibrés. Le résultat sonore est très clair, précis sans être agressif, bref le complément idéal à ma Takamine N10 dont les médiums me semblent relativement creusés.

Les notes sont déjà bien définies, en picking comme au médiator, et ce malgré le tout jeune âge de la table d’harmonie. Je n’ai en effet pas trop remarqué de « sécheresse » dans le son d’ensemble ce qui rend cette guitare immédiatement agréable à l’oreille. La table en épicéa massif de première qualité et le plaquage réussi des éclisses et du fond n’y sont sans doute pas étrangers.

J’ai brièvement comparé cette guitare avec une Takamine eg523 du même type mais j’ai été très déçu par le rendu acoustique assez pauvre de ce modèle qui tranche nettement avec les deux Takamine que je possède déjà depuis une bonne dizaine d’années. Vraisemblablement, l’eg523 se destine plus à un usage électro-acoustique par son électronique embarquée mais je n’ai pas pris la peine de la brancher car je recherchais avant tout une bonne sonorité « naturelle ».

D’autres bonnes surprises

La finition du manche n’amène aucune remarque particulière ainsi que le frettage réalisé avec grand soin, on les oublie dès la prise en main. L’accordage se fait en douceur avec une précision remarquable qui attise immédiatement la curiosité et c’est ainsi que l’on découvre les mécaniques Grover à bain d’huile avec le ratio 18:1 gravé sur leur capot. Elles sont sans aucun doute les meilleures mécaniques que je connaisse désormais et j’en installerais bien volontiers les yeux fermés sur toutes mes guitares ! Les sillets compensés de tête et de chevalet Buzz Feiten contribuent certainement à cette impression de fiabilité des mécaniques Grover car je n’avais encore jamais entendu/ressenti une telle perfection dans l’accordage. On frôle sur ce point l’excellence et c’est vraiment peu dire.

Et pour chipoter…

Habitué que je suis au chevalet traversant de chez Lâg ou Takamine, je me demande encore pourquoi le chevalet à chevilles complètement dépassé reste encore la règle générale, même chez Robert Taylor ! D’autant qu’ici ces fameuses chevilles sont faites d’un plastique assez commun qui a une fâcheuse tendance à bondir hors de son logement, sans être pour autant soumis à la contrainte de tension d’une corde ! Par ailleurs, le seul et unique bouton d’attache-courroie situé sur le bas du corps se trouve être fait du même plastique à l’aspect peu fiable. Heureusement ces éléments peuvent être remplacés facilement par des modèles beaucoup plus solides (attache-courroie en acier doublé au talon du manche et chevilles en « tusq » de chez Graph Tech) pour une dizaine d’euros (lire à ce sujet cet article).

Existe aussi en modèle douze cordes sous la référence J28S12DL mais je n’ai pu l’essayer.

2 thoughts on “Essai – Washburn J28SDL

  1. j ai une Washburn cuberland j28se et s est une merveille du son avec des cordes de qualité a ne jamais négligé

    1. Bonjour Léonce,

      je suis d’accord avec toi, il ne faut pas négliger les cordes d’autant que, mal entretenues ou trop usées, elles finissent par abîmer la touche. Il suffit de passer les doigts sous les cordes pour se rendre compte de toutes les rugosités qui s’y disposent…

      Je suis toujours étonné de voir aussi certains acheter les cordes au détail pour ne remplacer que celle qui lâche : il faut les changer toutes sous peine d’avoir un son bizarre et de se retrouver avec une guitare qui est tout simplement inaccordable.

      -wan-

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