Sauvetage de Stratocaster : paint it black !

J’avais déjà évoqué ma toute première guitare électrique achetée fin 80, une Stratocaster fabriquée par Epiphone (by Gibson !), dans un précédent article où j’expliquais comment j’en avais allongé le diapason. Depuis cette guitare avait subi une transformation assez radicale à laquelle il était temps de remédier en donnant à son corps un rafraîchissement de sa couleur d’origine et surtout les mêmes proportions qu’une « vraie » Stratocaster…

Comme on peut le voir ci-dessous, après l’allongement du diapason, cette guitare a longtemps servi de ban de test, raison pour laquelle j’en avais totalement évidé le corps afin de pouvoir accéder par l’arrière aux micros et à l’électronique sans avoir à détendre les cordes et démonter la plaque. 

wan-vox - stratocaster de test

Le corps en contreplaqué étant moins épais de 5 mm que celui d’une Stratocaster normale, ça n’avait pas grande importance de « sacrifier » ainsi cette guitare de peu de valeur pécuniaire. Comme on peut le voir sur les photos ci-dessous en comparant avec l’épaisseur d’une Telecaster en préparation, Gibson avait vraiment rogné sur tout pour produire cette guitare à bas prix. 

A l’aide d’un panneau en contreplaqué au prix dérisoire, il était tout à fait envisageable de rattraper cet écart d’épaisseur tout en refermant la cavité.

J’avoue cependant que si c’était à refaire, j’utiliserais autre chose que du contreplaqué mais on verra pourquoi plus bas dans cet article. Afin que la colle prenne correctement, il faut impérativement enlever toute la peinture au dos du corps, ce qui prend pas mal de temps même à la ponceuse électrique et dégage beaucoup de poussières très certainement toxiques.

Pour la découpe à la défonceuse, le contreplaqué est fixée sur le corps par la plaque de jonction corps-manche puis maintenu par des serre-joints : l’échancrure stomacale devant être travaillée à la main, il n’est pas possible de réaliser un collage de suite.

On le voit ci-dessous, même en positionnant une cale en dessous du contreplaqué, le perçage des quatre trous à la jonction corps-manche a provoqué des éclats qu’il faudra rattraper, malgré une mèche de bonne qualité et une rotation élevée. Le passage de la fraise sur le pourtour est cependant propre alors que je craignais qu’il n’y ait aussi de gros éclats.

La découpe est faite, il ne reste plus qu’à réaliser le collage à l’aide de serre-joints.

Le vide entre le chanfrein d’origine du corps et le contreplaqué est comblé par une résine. Les creux résiduels sont comblés par un mastic puis le tout est poncé jusqu’à retrouver une courbure parfaite sur tout le pourtour de la guitare.

Le chanfrein de la découpe stomacale est réalisé à la main et régularisé au mastic mais le reste sera fait à la défonceuse.

C’est très rapide à faire, la fraise est petite et tourne à une vitesse très élevée, le nouveau chanfrein est propre et régulier.

Le problème c’est que la texture du contreplaqué est irrégulière et comporte des micros aspérités qui me prendront un temps fou à combler. C’est pour cette raison que j’aurais dû choisir un autre type de panneau…

Quoi qu’il en soit, le résultat finit par être satisfaisant, et j’applique une première couche de primaire dont je sais qu’elle va révéler d’autres défauts ! Mais avant cela, la cavité du bloc chevalet/vibrato a été défoncée pour permettre le passage des cordes, il restera fixe pour l’instant et je ne prévois pas de travaux supplémentaires pour le rendre mobile.

Les choses se compliquent quand, après la colle d’une cale dans la cavité pour en rigidifier le fond et éventuellement permettre un jour une défonce pour les ressorts de rappel du bloc chevalet/vibrato au dos, le bois se met à travailler latéralement ce qui crée de nouvelles irrégularités sur les côtés qu’il faut de nouveau rattraper. C’est particulièrement pénible sur la découpe stomacale. On voit aussi que les éclats de perçage de la jonction corps-manche sont une vraie plaie à consolider comme je le craignais.

Après deux couches de primaire, le chanfrein du contreplaqué n’est toujours pas d’une régularité satisfaisante et nécessite encore du masticage.

Au bout d’un « temps certain » de nombreux séchages du primaire et du mastic pour combler les apérités révélées, une première couche de couleur est appliquée.

Le rendu est globalement satisfaisant, plusieurs couches de peinture ont fini par combler les rares aspérités restantes…

Dans un prochain article, je présenterai les micros choisis et l’assemblage final.

A suivre…

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