Blindage, installation du sélecteur, des potards, montage des micros mais tout d’abord, l’étape la plus importante : le choix crucial de la couleur du pickguard ! Alors, blanc ou noir ?
Allez, soyons fous, ce sera le blanc !
Les guitares à micros « simple bobinage » sont de parfaits petits capteurs à parasites et la moindre pièce métallique aussi : vis de pickguard, potards, sélecteur… tout ce qui est en acier à la fâcheuse habitude de capter « radio Moscou ». Mais si, vous savez bien, quand les russes commencent à parler dans votre ampli !
Cependant, je me demande encore pourquoi les fabricants (y compris chez Fender) continuent encore et toujours à nous coller une couche d’aluminium la plus fine possible au dos des pickguards alors que ça ne sert à rien. Pour blinder un circuit électrique efficacement, il faut utiliser du cuivre car ce qu’on voit sur la photo ou rien c’est du pareil au même.
Il existe des feuilles de cuivre adhésives dont la colle contient normalement des particules conductrices ce qui permet de mettre plusieurs couches en contact par chevauchement.
Il suffit alors de percer les emplacements des différents composants dont les armatures ou carters seront mis à la masse par le biais de la feuille de cuivre et non par un câble soudé au dos des potards comme tous les fabricants font encore aujourd’hui (y compris Fender mais je crois en avoir déjà parlé…).
Différents potards pour différents usages, push-pull, 250 ou 500 kOhms, linéaire ou logarithmique, je n’ai pas encore pris le temps de détailler ici le circuit que j’ai décidé d’installer mais ça va venir. Car justement, l’avantage du Custom c’est qu’on peut avoir ce qu’on veut quand on sait ce qu’on veut et sinon ben… euh… on fait comme les autres sans se poser de question !
Voici un 250 kOhm push-pull logarithmique destiné au volume.
Il ne faut pas oublier de couper la petite patte habituelle…
Normalement ça ne risque pas de se décoller mais pour en être sûr il vaut mieux faire un point de soudure à chaque jonction de feuille de cuivre. En plus je trouve que ça fait très joli…
Le reste c’est comme les Lego, il suffit de monter tous les composants sur le pickguard.
Je signale au passage, comme ça entre deux photos anodines disons… en un interlude, que le blindage des cavités du corps de la guitare est d’une parfaite inutilité (voir générateur de faux contacts) sauf si vous souhaitez financer les industriels du cuivre ! Alors je sais que ça va faire hurler d’autres intégristes mais ces histoires de cages de faraday, qui hantent inlassablement les forums où c’est à ç’ui qu’aura le plus beau blindage intégral, sont à côté de… la plaque de pickguard.
On en profite pour vérifier avec un contrôleur que tous les cartères de composants sont bien en contact avec la feuille de cuivre afin d’être mis à la masse par celle-ci.
Je n’ai pas encore pris le temps de trier les photos où je remplace les câbles des micros par des câbles blindés à trois brins mais ça va venir ! En fait, sur le même principe du blindage du reste de l’électronique, on fait en sorte que le signal soit le moins exposé aux parasitages extérieurs en évitant d’utiliser le câble de masse comme blindage.
Une petite encoche est pratiquée sur le cache-micro afin de ne pas contraindre les câbles inutilement, surtout au niveau des soudures.
On « tube » les vis de micro, c’est plus pratique que les ressorts qui sautent partout mais un peu moins précis pour régler la hauteur des micros.
Et c’est parti pour relier tous les spaghettis entre eux, en vérifiant à chaque fois avec le contrôleur que chaque soudure amène bien la masse, le signal ou le blindage au bon endroit du circuit : ça permet de gagner un temps fou en s’évitant les mauvaises surprises quand la plaque est bien en place sous les cordes et que rien ne fonctionne !
Pour relier le jack de sortie, même principe que pour le remplacement du câblage des micros, on utilise un câble à trois brins dont la tresse de blindage est ici dégagée d’un seul côté.
On l’isole avec un peu de gaine rétractable…
… et l’on ne relie celle-ci à la masse que d’un seul côté, en l’occurrence au niveau du pickguard dans le cas présent.
Dernière étape : assemblage final…
Salut!
Merci pour ce tuto photo bien fait.
Je vais essayer de me lancer dans mon 1er assemblage de pickguard donc ton tuto va m’être bien utile.
Tu es bien le premier qui dit que le blindage des cavités ne sert à rien. C’est surprenant.
Pq mets tu de la bande de cuivre jusqu’au bout des cornes?
Encore merci!
Je viens de trouver la réponse à ma question: pour que toutes les vis soient en contact! 😉
Salut Greg,
cela peut en effet paraître très péremptoire de ma part d’être aussi affirmatif mais je me suis basé sur des spécifications utilisées en… aéronautique pour aborder ces problématiques de « blindage » (je n’aime pas trop ce mot, il est impropre dans la compréhension des courants). Un avion, lorsqu’il vole, n’est relié à aucune « terre » et pourtant une différence de potentiel existe bien dans la carlingue pour que le courant circule puisqu’il y a de la lumière en cabine… J’ai notamment pu étudier des traités d’isolation de satellites de télécommunication très instructifs car le paradoxe de ces dispositifs est qu’ils doivent capter/transmettre certains signaux en limitant les bruits parasites qui sont justement eux-mêmes… des signaux ! Donc oui le blindage total des cavités ne sert à rien, car les cordes qui captent les signaux sont à l’extérieur !!! Mais l’intérêt de ces cordes n’est-il pas déjà de jouer le rôle d’antenne à parasite avant qu’ils n’atteignent les micros ? Raison pour laquelle elles sont connectées à la masse ! Et puis quel intérêt de n’isoler qu’une partie du dispositif et quelques potards dont le carter est déjà isolant ? Il faudrait que le guitariste, qui est lui-même une antenne, joue dans une pièce isolée électriquement avec tout son matériel branché sur une alimentation filtrée… Donc blindage des cavités = absurdité !
Je vais même enfoncer encore plus le clou du cercueil de ces histoires de « blindage » : pour avoir construit mon pédalier sur le même principe, j’ai utilisé des câbles ne comportant ni blindage ni masse pour relier les pédales entre elles… Si si, seul le signal va de l’une à l’autre et sans parasitage ! Je pense d’ailleurs qu’il est temps que j’écrive un article à ce sujet où j’évoquerai aussi le dispositif de fixation des pédales que j’utilise ! 🙂
-wan-